La physiologie de l’allaitement

Allaitement
3 minutes

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L’allaitement représente un moment de partage entre une mère et son enfant mais peut, également, provoquer doutes et remises en question… Comprendre la physiologie de la lactation vous sera très utile pour sa bonne mise en route. Voici donc toutes les informations nécessaires pour bien préparer cette aventure !

 

La mise en place de la production de lait

Le colostrum

Au cours de votre grossesse, vous produisez un liquide épais et jaune, appelé colostrum. Il s’agit d’une production précoce de lait, qui commence dès la 16ème semaine de grossesse grâce à l’augmentation de l’hormone prolactine. Ce lait est très nutritif, plein de protéines, de vitamines, de minéraux et d’anticorps.

À savoir : la composition du colostrum varie selon les besoins du nouveau-né et sera plus riche si vous avez accouché prématurément. Le colostrum est une réelle bombe énergétique pour le nouveau-né. Également très salé, il permet de lutter contre la déshydratation du nourrisson. Le bébé n’a donc pas besoin d’en absorber de grandes quantités : 1 à 5 ml lui suffise à chaque tétée.

Le colostrum est aussi riche en immunoglobuline ! Il s’agit d’une protéine essentielle qui renforce considérablement l’immunité et transmet au bébé des  anticorps, le protégeant d’infections virales et bactériennes. On en parle souvent comme étant le 1er vaccin des bébés !

L’arrivée du lait

Après l’expulsion du placenta, les hormones de grossesse (progestérone et hormone placentaire lactogène) qui inhibaient jusqu’ici la production de lait commencent à chuter.

La production de lait se met alors en route sous l’impulsion de deux hormones : la prolactine et l’ocytocine. Au cours de la montée de lait, qui survient le plus souvent 3 à 5  jours après l’accouchement, le colostrum cède la place d’abord à un lait de transition puis, environ deux semaines plus tard, au lait mature.

À savoir : la montée de lait peut être retardée après une césarienne, chez une femme en situation d’obésite, diabétique, ou après un accouchement difficile. Si vous avez des questions à ce sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe d’infirmières puéricultrices et de pédiatres vous répond 7j/ 7 de 8h à 22h.

La production de lait

La stimulation du sein par la succion du bébé va activer les récepteurs aréolaires (qui se trouvent sur les bords de l’aréole mammaire) et envoyer l’information directement au cerveau, qui va alors sécréter les deux principales hormones de l’allaitement :

  • la prolactine, sécrétée par l’hypophyse, stimule la fabrication du lait dans les alvéoles ;
  • l’ocytocine, sécrétée par l’hypothalamus, et autrement appelée hormone de l’attachement, de l’amour ou du bien-être, contracte les cellules myoépithéliales autour des alvéoles et des canaux lactifères, ce qui  entraîne l’éjection du lait.

D’autre part, lorsque l’alvéole est pleine de lait, un FIL (facteur d’inhibition de la lactation) se met en place et bloque la production. Quand l’alvéole se vide, le FIL s’évacue avec le lait et la production redémarre. Sachez que plus votre bébé tète efficacement, plus vos seins sont drainés et produisent du lait !

La lactation se met donc en place grâce à la succion de votre enfant. La nature est bien faite, votre capacité de production s’adapte à ses besoins.

 

Que se passe-t-il dans vos seins ?

Vos seins sont une véritable usine à produire du lait ! Ils s’y préparent dès la puberté, et plus particulièrement tout au long de la grossesse.

  • Le réseau sanguin apporte l’eau et les nutriments nécessaires à la fabrication du lait, jusqu’à vos seins. Vous remarquez, d’ailleurs, que vos veines se voient davantage, au fil de la grossesse : c’est parce qu’il faut apporter à vos seins de quoi produire !
  • Dans les seins, sous l’effet de la prolactine, des cellules s’activent et fabriquent en continu du lait stocké dans des petites poches, les alvéoles, regroupées en grappes.
  • Des cellules musculaires entourent ces petites grappes. Lorsque votre bébé tète, elles se contractent sous l’effet de l’ocytocine et vident ainsi les alvéoles dans un réseau de canaux arrivant jusqu’au mamelon. Agissant comme des petites pompes, elles permettent ainsi l’éjection du lait.
  • Autour, et surtout derrière les alvéoles, de la graisse protège ces usines des chocs.
  • Vous observerez aussi vos mamelons changer au cours de votre grossesse : l’aréole (zone circulaire autour du mamelon) vient en effet s’élargir et s’assombrir (ce qui permettra à votre bébé de mieux la repérer), et les tubercules de Montgomery, qui parsèment l’aréole, grossissent et sécrètent un liquide qui permet de lubrifier cette zone sensible et dégage une odeur qui guide le bébé.

On compare souvent les seins, au cours de la lactation, à des arbres au printemps : les bourgeons se multiplient et fleurissent pendant la grossesse et surtout après l’accouchement. Les branches et le tronc guident le lait jusqu’au téton et à la bouche de votre bébé. Nous vous souhaitons un beau printemps allaitant !

Notre astuce


Écrit par Equipe May . Publié le 28 July 2022
L'équipe May est un collectif de professionnel·les de santé et de rédacteurs·trices. Elle est notamment composée d'infirmières puéricultrices, de sages-femmes et de médecins.

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